Depuis lundi, plus de 2 500 délégués se retrouvent à Accra, au Ghana, pour la Semaine africaine du climat. Des ministres, des décideurs politiques et des parties prenantes non-Parties – des entreprises aux ONG, en passant par les institutions financières, les villes ou encore les universités – discuteront des moyens de faire progresser l’action climatique. L’Afrique est la région du monde qui contribue le moins aux émissions de gaz à effet de serre, mais qui souffre le plus de l’impact du changement climatique.
La Semaine africaine du climat commence par le Dialogue des CDN africains (18-19 mars) qui analysera les résultats de la COP24 et discutera de la mise en œuvre des plans climatiques nationaux, appelés « Contributions déterminées au niveau national » ou “CDN”. La discussion portera sur l’écart existant entre les engagements actuels des gouvernements en matière d’action climatique et l’objectif à long terme de l’Accord de Paris de limiter l’augmentation moyenne de la température mondiale à un niveau aussi proche que possible de 1,5 °C. Les délégués discuteront des moyens d’accroître les ambitions nationales, régionales et mondiales en vue d’atteindre cet objectif.
La Semaine africaine du climat (ACW) est le premier grand jalon de cette année cruciale des efforts mondiaux visant à accroître l’ambition climatique. 2019 marque le lancement d’un nouveau cycle de CDN que les pays devraient soumettre à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) d’ici 2020, l’objectif primordial étant que le monde atteigne collectivement les objectifs de l’Accord de Paris.
À cet égard, les résultats de la Semaine africaine du climat constitueront une contribution essentielle au Sommet de l’action climatique que le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, accueillera en septembre prochain et dont l’objectif est d’aider les gouvernements et les acteurs non étatiques à relever leurs ambitions climatiques.
L’un des principaux moments de la Semaine africaine du climat aura lieu le mercredi 20 mars, lorsque le débat de haut niveau se tiendra en présence du Président du Ghana, Nana Akufo-Addo, du Secrétaire exécutif adjoint de l’ONU Changements climatiques, Ovais Sarmad, de l’actrice et personnalité de la télévision ghanéenne, Joselyn Dumas et du Président de la COP24 Michał Kurtyka.
Parallèlement au programme des événements principaux, des acteurs climatiques de toute la région présenteront des solutions innovantes pour faire face changement climatique dans le cadre du Pitch Hub (La tribune des projets) et du Knowledge Corner (Le coin des infos), situés au cœur du centre de conférences international.
L’Afrique au cœur de l’agenda climatique
Des inondations dans le bassin du lac Victoria à la sécheresse en Somalie, en passant par la dégradation de l’environnement dans la région du Sahel, les changements climatiques constituent une menace majeure pour la poursuite de la croissance économique et pour les moyens de subsistance des populations les plus vulnérables du continent. Toutefois, si l’Afrique est l’un des plus faibles contributeurs aux émissions mondiales, le continent montre la voie a suivre en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre et en s’adaptant aux répercussions inévitables du changement climatique grâce à des initiatives d’action climatique – dont des exemples seront présentés au centre de conférences.
C’est ce qu’a souligné la semaine dernière la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies lors du One Planet Summit à Nairobi. Amina J. Mohammed a appelé à ce que l’Afrique soit « au cœur » de l’agenda de l’action climatique, et à ce qu’un financement accru soit accordé à la région pour s’assurer que l’Afrique puisse développer son économie de manière durable. « Nous avons déjà indiqué que c’est l’Afrique qui est la plus touchée par le changement climatique, et pourtant c’est elle qui y contribue le moins, mais ce qui compte aujourd’hui, c’est de faire en sorte que l’Afrique ne finisse pas par contribuer au changement climatique et que nous ayons une chance de devenir verts et non de devenir bruns », a-t-elle ajouté.
La Semaine africaine du climat est organisée conjointement par le secrétariat de la CCNUCC (ONU Changements climatiques), l’ONU Environnement, la Banque ouest africaine de développement, le Programme des Nations Unies pour le développement, le Groupe Banque mondiale, le Groupe de la Banque africaine de développement et l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, en collaboration avec le Centre et réseau des technologies climatiques, la Commission économique pour l’Afrique, la Coalition sur le climat et l’air pur, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, l’Alliance de l’Afrique de l’Ouest, le Fonds pour l’adaptation et la Coalition pour le Climat et l’Air Pur. Parmi les autres organisations participantes figurent le Pacte mondial de l’ONU, WBCSD, ICLEI, le Climate Resilience Network, le CDP, SLOCAT, la Convention mondiale des maires pour le climat et l’énergie, ONU-Habitat, Nature4Climate, ICC, Global ABC, CIFOR, UCLG Afrique, CIAT-CCAFS, ECREEE et les Volontaires de l’ONU.
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